Alors que les nouvelles et les recommandations pleuvent dans les médias sur la manière de se prémunir physiquement contre le coronavirus, comment composer avec l’anxiété que ce dernier génère ?
Peut-être vivez-vous avec un TOC (Trouble obsessionnel compulsif), un TAG (Trouble de l’Anxiété Généralisée) ou peut-être vous sentez-vous tout simplement inquiet et anxieux vis-à-vis ce phénomène. Vous n’êtes pas seuls ! Si se laver les mains avec du savon constitue un moyen efficace d’enrayer les microbes, il existe également de bonnes habitudes à adopter pour prendre soin de sa santé mentale.
Voici quelques suggestions pour bien vivre malgré l’anxiété que peut susciter l’existence du coronavirus. Un petit guide pour cette période de cocooning en prescription !
1. Consulter l’actualité de manière avisée
En effet, il existe des médias à saveur sensationnelle et d’autres plus terre à terre. Si vous avez un tempérament anxieux, il serait préférable de limiter votre consommation de journaux sensationnels dont les gros titres ont surtout comme objectif de vendre des copies. Vous pouvez quand même demeurer au courant de l’évolution de la situation en consultant des sources directes comme les sites du Gouvernement du Canada, du Québec et de l’Organisme Mondial de la Santé.
1 877 644-4545 (sans frais)
2. Faire sa part, ni plus ni moins
Les gouvernements du Canada et du Québec émettent des recommandations à titre de prévention, dans le but de permettre un retour à la normale le plus rapidement possible. Lorsque l’on entend ces nouvelles mesures, il est naturel de se sentir inquiet puisque l’on a l’impression que la situation s’aggrave. Pourtant, c’est justement grâce à ces conseils d’experts que l’on est le mieux protégé !
En suivant ces recommandations, vous contribuez à l’effort collectif, ce dont vous pouvez être fier. Ces recommandations sont également jugées suffisantes par les autorités compétentes : il est donc inutile d’en faire plus que de raison (par exemple en achetant des provisions à outrance ou en se lavant les mains en dehors des moments pour lesquels cela est pertinent - voir plus bas) . C’est notamment par ces mesures que la Chine a pu faire un pas de géant vers le rétablissement.
3. Prendre conscience de ses pensées et les accepter
Les pensées ont parfois de contrariant le fait que, plus on essaie de les réprimer, plus elles se manifestent (Par exemple, essayez de ne pas penser à un ours rose. Difficile n’est-ce pas ?). Dans ce cas, il ne reste qu’à les accepter pour ce qu’elles sont : des pensées et rien de plus.
L’anxiété générée par le coronavirus peut faire émerger de nombreuses pensées dérangeantes ou intensifier celles que vous avez déjà, par exemple, au sujet de la propreté. C’est tout à fait normal. Ces pensées qui ne sont ni vraies, ni utiles et qui ne vous incitent pas à poser des actions concrètes vers une vie enrichissante, peuvent être privées de leur pouvoir d’attraction en pratiquant ce qu’on appelle la « défusion cognitive ». De ce fait, vous redonnerez leur juste place à vos pensées, et les priverez du même coup de leur aspect effrayant. Voici quelques techniques :
· Réciter l’idée qui vous effraie sur l’air de « Joyeux anniversaire » (ou n’importe quelle chanson qui vous plaît ; Thunderstruck de AC/DC pourquoi pas !)
· Transformez votre pensée « J’ai peur d’être malade » en « Je pense que j’ai peur d’être malade » vers « Je me vois en train de penser que j’ai peur d’être malade »
· Imaginez votre pensée comme un film sur un petit écran de télé. Jouez avec le volume, l’avance rapide ou le ralenti, changez les couleurs pour donner au personnage une teinte orange vif, soyez créatif !
C’est un exercice qui demande de la pratique, mais ne vous découragez pas. Vous allez redonner de la distance entre vous et vos pensées en les remettant à leur place. L’effet est qu’à long terme, l’anxiété liée aux pensées effrayantes diminue considérablement, et ce, de manière durable.
4. Engagez-vous dans une activité enrichissante
Collecter à l’infini de l’information sur l’évolution du coronavirus entretient l’illusion que, plus on accumule d’information, plus l’on pourra contrôler ce qui se passe. Néanmoins, ce n’est pas ainsi que cela se passe. Plutôt que de consacrer temps et énergie à une activité stérile qui nourrit votre anxiété, profitez du temps qui vous est donné pour faire quelque chose qui vous fait du bien.
Ce faisant, vous allez donner du matériel neuf et positif à votre esprit sur lequel réfléchir (et vous allez également donner une pause d’hormone de stress à votre corps). Ce peut-être le bon moment pour :
· Dévorer un bon livre
· Écouter une série télé
· Commencer du yoga en ligne
· Se découvrir des talents en cuisine
· Écrire un roman
· Discuter par vidéoconférence avec un ami ou de la famille
5. Écouter les bonnes nouvelles
Les médias et les gens en général, aiment parler de ce qui fait sensation et effraie, ce qui peut donner (la fausse) impression que « tout va mal » ! Or, les bonnes nouvelles sont là aussi, seulement elles semblent moins attirer l’attention.
Par exemple, il y a 16 fois plus de personnes qui guérissent de la maladie ; près de 55% des cas de covid-19 sont maintenant jugés guéris au monde; les pays touchés prennent du mieux avec un ralentissement des nouveaux cas recensés ; les mesures de confinement en Chine donnent d’excellents résultats et 75% des cas sont jugés guéris ; plus de 8 laboratoires et universités travaillent à l’élaboration d’un vaccin.
6. Soyez bienveillant envers vous-même
Il est normal de se sentir plus anxieux qu’à l’habitude, et il est inutile de vous en vouloir pour cela. Comme vu plus haut, vous sermonner ou tenter de réprimer les pensées anxiogènes ne sera ni utile, ni efficace. Parlez-vous avec douceur et donnez-vous le droit de limiter votre exposition aux médias et/ou aux conversations qui vous causent de l’anxiété. Il s’agit d’une situation temporaire et à un moment ou un autre, l’équilibre sera de nouveau établi.
Bonus. Quand faut-il se laver les mains ?
Se laver les mains avec du savon à l’eau tiède est un geste clef et efficace, appuyé par le Gouvernement du Québec, pour éviter la propagation des microbes. Mais quand doit-on le faire ?
avant et après avoir manipulé de la nourriture;
avant de manger;
avant de prendre des médicaments;
avant de mettre ou d’enlever vos verres de contact;
après avoir toussé ou éternué;
après vous être mouché ou avoir mouché un enfant;
après être allé aux toilettes;
après avoir changé la couche d’un enfant;
après avoir manipulé des ordures;
après avoir fréquenté un lieu public.
Vous remarquerez qu’il s’agit d’habitudes à adopter en tout temps et pas seulement en raison du coronavirus ! En faisant ces petits gestes adaptés vous contribuez à maintenir notre communauté, et vous-même, en santé, et ce, durant toute l’année.
Les intervenants du Verger demeurent disponibles pour répondre à vos questions et vous offrir du soutien téléphonique en cas de besoin (418.657.2227). Nous demeurons optimistes vis-à-vis un dénouement favorable proche et d’ici là, profitez de cette période de cocooning à la maison pour prendre soin de vous !
Sources :
Harris, R. (2009). Le piège du bonheur : créez la vie que vous voulez. Montréal: Éditions de l'Homme.
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